A partir du XVIIe siècle, les travaux de Vauban renforcent la ville de Verdun, véritable forteresse...
En 1624, la construction de la citadelle, haut lieu touristique de la ville, commence. En moins d’un an, une forteresse imprenable domine la ville. Le 2 mars 1627, après des siècles d’hésitations et de mouvances, les Verdunois choisissent définitivement leur camp. Les municipes envoient une missive à Louis XIII en lui demandant la qualité de “Sujets du Roi”. Le 23, le roi leur répond en ces termes :”... tenant les Verdunois comme vrais et naturels François...” Il faut cependant attendre la traité de Münster signé en 1648 pour que la diplomatie internationale reconnaisse définitivement la souveraineté française sur le comté de Verdun.
En janvier 1680, l’illustre Vauban commence les travaux qui feront de Verdun une véritable “ville de guerre”. Il faudra dix ans pour que la ville soit pleinement fortifiée. C’est de cette époque que date le quartier de Regret, la porte en demi-lune qui permet d’entrer dans le quartier Saint-Victor. En une décennie, la ville prend son caractère de place forte. La fonction militaire de Verdun vient de prendre naissance. Elle va durer des siècles et permettre à Verdun de devenir un symbole pour la France et pour le Monde. Durant de très nombreuses années, la ville va vivre au rythme des guerres monarchiques. Au XVIIIe siècle, elle s’embellit d’un nouveau siège épiscopal. C’est vers cette époque que des casernes commencent à être construites. Elles vont bientôt recevoir les troupes qui feront de Verdun une ville de soldats.
Les premières années de la Révolution Française ne troublèrent pas énormément la vie des Verdunois. La vie suivait normalement son cours. C’est à partir de 1792 que la ville est touchée. Depuis l’affaire de Varennes, l’Europe monarchique a déclaré la guerre à la jeune république. L’empire germanique est le fer de lance de la “contre-révolution”. Verdun se trouve en première ligne. Après un siège de plusieurs jours et un bombardement qui dura une journée, la ville se rendit à l’armée de Brunswick. Le Général Beaurepaire commandant la place ne pouvant accepter la reddition se suicide. Le 2 septembre, les troupes coalisées entrent dans la ville. L’occupation durera un mois et demi. Bloqués à Valmy par l’armée républicaine, les monarchistes se replient précipitamment. Le 14 octobre ils abandonnent la ville, et Kellermann y pénètre sans livrer bataille.
L’Empire et la Restauration ne troublèrent pas énormément la tranquillité des habitants. En 1870, la guerre éclate contre la Prusse. Encore une fois, Verdun se trouve en première ligne. Rapidement les régiments de la ville (59e de ligne et 5e chasseur) la quittent et partent sur la frontière. La ville est maintenant sous la protection de la Garde Nationale. Malheureusement, les armées françaises sont rapidement défaites et la cité se trouve bientôt sous la menace des canons prussiens. Le 10 août la ville est mise en état de siège. Le 24 août, les premiers obus tombent. Mais elle résiste. C’est la reddition de Metz qui provoque sa chute. Le siège aura duré 81 jours. Elle subira l’occupation durant trois ans. C’est pratiquement ruinée qu’elle rejoint la nouvelle IIIe république. Le traité de Francfort fait perdre à la France la totalité de l’Alsace et une partie de la Lorraine. Verdun est maintenant sur la ligne de front. C’est une des clefs de la France.
Jusqu’en 1914, trois programmes de fortifications sont mis en place. Si bien qu’au déclenchement de la Première Guerre Mondiale, la région comprend 19 forts et 19 ouvrages d’infanteries. Certains d’entre eux rentreront dans l’Histoire. La remilitarisation de la région implique pour la ville le retour de la troupe. En 1914, la ville est sous le commandement de la 42e D.I. et des troupes de forteresses qui s’y rattachent soit 27 000 hommes de troupes et 835 officiers et sous-officiers. La déclaration de guerre trouvera la ville totalement prête. Les deux premières années de guerre ne touchèrent pas trop la région au point que le G.Q.G. français décida en 1915 de démilitariser les forts. En décembre 1915, Falkenhayn décida de porter un coup décisif à l’armée française en la saignant à blanc. Le lieu sera Verdun.